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mercredi 29 juillet 2009

La Procrastination c'est comme le Cholestérol

Par Kamil Hatimi


Comme chacun le sait, la procrastination est une forme de pathologie des temps modernes, qui consiste à toujours reporter à plus tard une tâche ou une action que l'on devrait faire le plus rapidement possible. D'où le fameux adage, qui est accepté comme une règle de succès par tous ; ne jamais reporter au lendemain ce que l'on peut faire aujourd'hui. Le bon sens en même !



En règle générale la procrastination est considérée comme une chose négative, quelque chose qui détruit celui qui s'en fait la victime. Mais essayons de voir les choses sous un autre angle. Existerait t-il, à l'instar du cholestérol, une bonne procrastination (qui finalement ne ferait pas tant de mal que ça) et une mauvaise procrastination, qui elle nous consumerait à petit feu jusqu'à nous mettre plus bas que terre ? L'intérêt d'un tel questionnement pourrait finalement être bien plus salutaire qu'il n'y paraît.



Une des nombreuses conséquences de la procrastination est de provoquer chez celui qui procrastine un fort sentiment de culpabilité. Culpabilité qui tétanise le procrastinateur et qui le conduit à procrastiner encore d'avantage, comme par effet boule de neige. Lorsque cette culpabilité devient trop insupportable pour lui, sa voie de sortie est très souvent de la rejeter en bloc en se disant par exemple : « je m'en fiche » ou encore « ne t'inquiète pas, ça finira par s'arranger » etc. Mais en fait, en se débarrassant ainsi de son sentiment de culpabilité, il ne fait que différer (encore une fois) le moment où il lui reviendra à la face avec encore plus de vigueur. Un enchaînement pour le moins mortel, lorsqu'on est en permanence en train de jouer avec le feu !



Mais qu'en est-il de ceux qui procrastinent un peu comme tout le monde, pas trop et certainement pas au point de manquer les échéances réellement importantes de la vie ? Un peu à la manière de ceux qui font toujours les choses au dernier moment, mais qui finissent toujours par trouver en eux les ressources nécessaires pour faire face et s'en sortir à bon compte, et même parfois mieux que ça encore. Disons pour simplifier les choses, ceux qui ne risquent pas quotidiennement leur peau en procrastinant, et qui gardent toujours les pieds sur terre.



A quoi sert-il à ceux-là de se mettre martel en tête et de culpabiliser plus qu'il ne faudrait lorsqu'il leur arrive de procrastiner ? Ne vaudrait-il pas mieux qu'ils en profitent pour faire des choses pas forcément urgentes mais qui peuvent apporter un plus ou un mieux à leur existence ? Ne serait-ce pas le moment pour eux d'entreprendre des tâches que la course permanente à la productivité les conduit à négliger en temps normal ?



S'organiser



Faire du rangement, optimiser son espace de travail, trier son courrier ou ses mails

(même si il existe des moyens d'éviter d'avoir à le faire) peut être une bonne manière de procrastiner. En temps normal ce n'est jamais fait, pourquoi ne pas en profiter pour mettre un peu d'ordre ?



Entretenir son réseau d'amis



Pourquoi ne pas profiter d'un moment de procrastination pour téléphoner à des personnes qui comptent et à qui on a trop peu l'occasion de parler ? Qui peut dire qu'entretenir ses relations et ses amis est inutile ?



Planifier son temps



Lorsqu'on a la « tête dans le guidon », les occasions sont trop rares de pouvoir organiser son agenda (rendez-vous à prendre, planifier des événements de sa vie personnelle). Souffler un peu et prendre le temps d'avoir une vision sur sa vie et ses projets. Prendre le temps de vouloir des choses, et de les vouloir en son for intérieur.



Prendre le temps de penser aux siens



Se recueillir un peu en soi même pour réfléchir aux relations avec sa famille et ceux que l'on aime. Réfléchir posément au moyen de résoudre les situations de conflit avec sa femme, son mari, ses enfants. Prendre le temps de réfléchir à ces événements de la vie qui nous prennent à chaud et face auxquels nous n'avons d'autre choix que de réagir sous l'effet d'impulsions aussi spontanées que maladroites.



Rencontrer des personnes qui elles aussi procrastinent (raisonnablement)



Prendre le temps de rencontrer un ou une amie, converser avec elle sur tout et n'importe quoi pourvu qu'on parle de la vie et comment vont les choses. Faire un « debriefing » croisé de sa situation personnelle.



Se mettre à jour



Pourquoi ne pas en profiter pour lire des rapports ou des documents que vous avez laissé en plan en rentrant d'un séminaire ou d'une conférence ? Lorsque l'on est étudiant cela peut être des documents qui vous ont été conseillé par un enseignant mais que vous n'avez jamais pris le temps de lire et dont vous découvrez aujourd'hui la richesse et l'intérêt.



Lire un bon bouquin



Lorsque l'on a décidé de pas se mettre au travail, un bon livre est toujours une bonne idée. Un livre enrichit, à coup sûr, et il est bien difficile de d'affirmer qu'il s'agit là d'une perte de temps.



Aider ses pairs



Un collègue peut se retrouver dans la difficulté par rapport à une tâche donnée. Si l'on ne souhaite pas travailler pour soi même, pourquoi ne aider quelqu'un se trouvant dans le besoin ? Les relations avec cette personne s'en trouveront renforcés et elle pourra éventuellement vous aider à son tour le jour où vous en auriez besoin.



Voilà autant d'exemple d'une procrastination qui ne devrait nuire à personne, et qui au contraire devrait vous faire du bien. Oui mais, me direz vous , comment sait-on avec certitude qu'il s'agit bien là d'une bonne procrastination et pas d'une mauvaise ? Difficile à dire en effet. Tout dépend de la conscience que chacun a de ses réalités et des impératifs qui y sont attachés. On court toujours le risque de vivre dans une forme de quiétude alors que la maison brûle. Mais il est des signes qui ne trompent pas. Lorsque l'on est en mesure de profiter de ces moments là , et que l'on en ressent un réel bien être intérieur, c'est bien là le signe que l'on n'est pas dans une période de mauvaise procrastination. Mais il convient de rester extrêmement vigilant vis-à-vis de la mauvaise procrastination, car elle peut surgir sournoisement sans même que vous vous en rendiez compte, et vous faire glisser au bas d'une pente qu'il sera extrêmement difficile de remonter.

A propos de l'auteur :

Kamil Hatimi , Infopreneur, Consultant en Managment Interculturel

Administrateur du Site : MaitriseduTemps.com


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